Critique François Gibault
“J’ai beaucoup aimé votre livre que j’ai lu avec plaisir et intérêt. J’ai particulièrement apprécié les choix des citations, non seulement celles de Céline, dont la plupart sont admirables, mais aussi celles qui ne sont pas de lui, le tout ordonnancé très intelligemment, citations entrelardées de vos commentaires toujours justes et bien venus.”
Critique Le Petit Célinien, 19 décembre 2013
Comment Céline devint Céline ? Ou comment Destouches inventa Céline ? C'est à la recherche de réponses à ces questions que Pierre de Bonneville est parti dans cet essai Et Céline créa Céline qui paraît aux éditions Improbable. Par une sélection des lectures de Céline, il tente de comprendre d'où vient l'écrivain Céline, mais aussi ce qui peut le différencier des autres, le rendre à part.
Nous partons ainsi, à travers sept illustres personnages, à la découverte du créateur et de la construction de sa « mythologie personnelle ». Semmelweis ouvre la marche. Médecin hongrois, il sera le thème de la thèse de médecine de Céline en 1924 et le déclic de sa vocation d'écrivain. Pourra paraître en 1932 Voyage au bout de la nuit, créant le choc littéraire que l'on connait, et la naissance d'un style unique, qui viendra bousculer la langue académique, classique, avec l'intrusion de l'émotion du parlé dans l'écrit. Entre en scène alors Henri Barbusse envers lequel Céline avouera devoir beaucoup notamment pour Le Feu et ses fameux dialogues de Poilus.
Viennent ensuite quelques figures moins souvent évoquées lorsque l'on parle des influences de Céline. Freud et la naissance de la psychanalyse qui l'intéressera beaucoup et il reconnaîtra d'ailleurs dans une lettre à Evelyne Pollet datée de 1933 que les « travaux de Freud sont réellement très important » notamment pour la construction psychologique de ses personnages ou dans le quatuor « vie/jour - nuit/mort » qui traversera toute l'oeuvre célinienne. Pierre de Bonneville continue cette promenade littéraire en compagnie de Blaise Cendrars pour nous rappeler les analogies des deux biographies, ce qui séparent les deux écrivains et ce qui aurait pu inspirer Céline dans une comparaison des romans Moravagine et Voyage au bout de la nuit.
L'ouvrage se termine avec les évocations de Don Quichotte et la quête du « grand questionnement », Dostoïevski et enfin Shakespeare, écrivain essentiel pour Céline, qui lui inspirera, pour son travail de création, l'application du « Plan Shakespeare » (ou « songe interne », « rêve éveillé ») pour expliquer son effort de styliste, sa volonté de transposition du réel.
Une lecture qui viendra parfaitement compléter celle de Villon & Céline, du même auteur, paru cette année chez Dualpha.
M.G.
Le Petit Célinien, 19 décembre 2013.
Vous ne connaissez pas Paul Klee
Tirage limité et numéroté. Prix de vente : 25€
Si ce n’est qu’avec Mircea Eliade que le chamanisme a émergé de l’inconnu des âges, Paul Klee, tel un messager lointain, avait surgi au début de ce vingtième siècle, précis dans sa vision de l’art, inouï dans sa certitude d’être élu, d’être en correspondance avec le sens originel, énonçant la mission de l’artiste : « accomplir la représentation de l’irreprésentable, voir l’invisible, toucher et percevoir l’impalpable » selon les mots de Novalis.
Paul Klee apporte de magnifiques réponses à l’énigme que représentent l’art et plus généralement la création.
édition d’un ouvrage sur Paul Klee :
Et Céline créa Céline. Sortie Décembre 2013.
120 pages. 25€ (+5€ de frais de port)
Tirage numéroté limité à 150 exemplaires, tous sur sur papier Arcole bouffant.
Pierre de Bonneville - préface d'Eric Mazet
Céline a édifié une œuvre autobiographique transposée qu’on peut qualifier de mythologie personnelle. Partant de son enfance et de ses multiples vies
(la guerre de 14, l’Afrique, la Société des Nations, la médecine dans un dispensaire de banlieue, la « gloire » littéraire, la traversée de l’Allemagne à feu et à sang,
la prison et l’exil au Danemark, le difficile retour en France et les dix dernières années), Céline a créé le personnage de Céline. Dès son premier écrit officiel, sa thèse de médecine présentée en 1924 dévolue au tragique destin d’un obstétricien austro-hongrois était déjà un véritable manifeste. Il présageait le caractère pamphlétaire de l’ensemble de son œuvre. Il mènera ainsi sa vie et ses créations comme un véritable projet existentiel. Le personnage Céline et l’auteur Céline ne feront qu’un.
Les actes, les attitudes, les discours et l’œuvre se confondent. Dans un décor de « chaise électrique » et deux guerres planétaires, sa posture d’écrivain maudit,
il l’aura recherchée, fabriquée, construisant sa légende d’imprécateur, et créant une esthétique littéraire unique et incomparable, à la dimension de son siècle.